L'histoire
Le château de Valesne a été construit sur un ancien fief du XIVème siècle appartenait à Guillaume de Sainte Maure. Les ressources de ce fief étaient les métairies, les vignes, les près et les bois.
origines
Il est supposé que les origines remontent au XIIIème siècle avec la construction d’une maison forte. Au cours du XIVème siècle, la transformation progressive en demeure seigneuriale. La tour centrale est datée du XVème siècle tandis que les deux ailes auraient été construites vers le XVIème/XVIIème siècle. De nombreux remaniements datent de la fin du XIXème et du début du XXème siècle (lucarnes, ouverture de fenêtres et de portes)
“Au décès de leur grand-mère en 1812, outre le château “en ruine” de Saché et son “modique mobilier”, Monsieur et Madame Margonne héritent également le “château en ruines” de Valesne, composé de plusieurs appartements, la ferme du même nom et ses dépendances en jachère depuis plusieurs années et cultivées depuis quelques mois à moitié frais par Jacques Lemesle en vertu du bail, et à moitié frais par ledit Châtelain
De même que leurs grands-parents, M. et Mme Margonne choisissent de résider au château de Saché. Quant à l’exploitation de la ferme de Valesne, elle reste confiée à Jacques Lemesle.
En 1836, d’après le premier recensement de la population de Saché, le métayer est alors âgé de 61 ans. Il réside à Valesne avec sa femme et ses enfants”
seigneurs et propriétaires de valesne
Au début du XIVème siècle le château appartient à Guillaume de Sainte Maure, chancelier de France.
En 1334, à sa mort, le fief de Valesne revient à Allez de Brisay à qui Guillaume l’avait concédé.
Il vend Valesne en 1376 au neveu de Guillaume de Sainte Maure, Jean de Sainte Maure.
En 1457 le seigneur de Valesne est Charles de Sainte Maure. Sa fille Antoinette de Sainte Maure apporte le château en dot lors de son mariage avec le grand échanson de France François II Baraton, conseiller et chambellan du roi François 1er.
En 1522 Valesne appartient à Gabriel-Olivier Baraton, fils du précédent. Louis Baraton, le fils de Gabriel-Olivier, meurt sans descendance mâle.En 1543 François de Maillé, conseiller, secrétaire du Roi, échevine de Tours, devient le seigneur de Valesne.
Valesne appartient à la veille famille Rouxellé (issue de la région de Cholet) de 1550 à 1692
En 1692 Joseph-Elisée de Coutances en devient le propriétaire et transforme considérablement le château. Il en laisse le souvenir avec la représentation de ses armes au-dessus de l’une des portes de Valesne.
De 1698 jusqu’au 1737 la famille Rouxellé (les veuves des anciens seigneurs) est à nouveau propriétaire de Valesne.
En 1737 Charles Gabriel de Chérité de la Verdrie achete le Château de Valesne.
en 1737, René de Péan, chevalier, commissaire de la Marine, en est le seigneur à Valesne. Il meurt en 1767
En 1776, François de Remigeoux, page de la petite Ecurie du Roi en 1776 et représentant de la noblesse aux Etats Généraux en 1789 est le dernier propriétaire “Seigneur de l’ancien régime” du Château de Valesne.
Valesne devient la propriété de Jean de Margonne par son mariage avec Anne de Savary en 1803
De 1813 à 1848 Balzac vient à Saché et fait la connaissance des Margonne qui deviennent ses amis et l’hébergent lors de ses voyages en Touraine, jusqu’à sa mort en 1850.
Valsene, abandonné et inhabitable, est l’un des buts de promenade de Balzac et l’inspire pour “Le Lys dans la Vallée” (où il le dénomme Frapesle)
En 1858 Marie-Angélique Salmon de Maison-Rouge, arrière -petite-cousine de Jean de Margonne, hérite de Valesne et le cède en 1859 à son demi-frère Joseph-Amédée.
Le château est à l’abandon jusqu’au 1891 où il est vendu à un ingénieur brésilien, Monsieur Seheult, qui le remet en état et l’habite.
La veuve de Monsieur Seheult vend Valesne à Monsieur Paul Métadier en 1917. Le château reste dans la famille Métadier jusqu’au 1986 où Madame Jacqueline Massy-Métadier, héritière et propriétaire de Valesne, en fait don à l’association Pro Musics qui le transmet à Art et Paix.
valesne et balzac
Le roman de Balzac “Le Lys dans la vallée” se situe sur les bords de l’Indre, entre Saché et Pont-de-Ruan.
L’héroïne, Madame de Mortsauf, habite un château situé sur la rive droite de l’Indre, à Clochegourde. Ce château est à l’emplacement du château de la Chevrière mais se présente sour l’architecture du manoir de Vonnes, à quelques kilomètres de là. On peut apercevoir le Château de la Chevrière et le Manoir de Vonnes de l’autre coté de l’Indre.
Le héros, Félix, qui tombe amoureux de Madame de Mortsauf, habite chez des amis au château de Frapesle. Il s’agit du Château de Valesne.
La description qu’en donne Blazac est assez exacte (il parle notamment de la tour centrale). A l’époque où venet Balzac, le château de Valesne était presque abandonné. Seuls des métayers y vivaient. Le parc était un parc paysager, fait de pelouses et de bouquets d’arbres. Une terrasse sur le côté nord permettait d’apercevoir l’Indre, les vignes qui tapissaient les côteau ainsi que le chateau de la Chevrière. A l’emplacement du miroir d’eau se trouvait un potager clos de murs.
Balzac a appelé Valesne du nom de Frapesle en hommage, pense-t-on, à la propriété d’une de ses amies, Zulma Carraud, qui se situe près d’Issoudun dans l’Indre.
Le parc de Valesne
Le Château de Valesne s’intègre parfaitement au paysage de la vallée de l’Indre. Il apparaît dans un écrin de verdure au détour de la route qu’empruntait Balzac et qui va de Pont-de-Ruan à Saché.
Il est implanté sur les coteaux surplombant la vallée de l’Indre, sur sa rive Sud. La vue à partir du château s’étend largement sur la vallée, sur un paysage de prés et de boqueteaux.
Du coté opposé, le domaine est adossé à une forêt qui constitue le fond du parc sur sa façade sud. Le château est entouré d’un jardin à la française et d’un parc paysagé crées par le paysagiste tourangeau Louis Delorges dans les années 1920.
Les perspectives du château sont marquées par des bassins suivant deux axes orthogonaux. Les allées et les bassins sont ponctués de conifères taillés et de haies du buis au sud, descendant du bois vers le château, un escalier d’eau s’épanche de bassin en bassin pour s’épanouir dans une large vasque. A l’Est, dominé par “l’oratoire de Balzac”, s’étale un long miroir d’eau.