Balzac & Saché
Balzac, le Château de Saché et le Château de Valesne : une belle histoire…
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Un village à l'âme artistique
Le village de Saché, en Touraine, niché au bord de l’Indre qui serpente paisiblement, offre un paysage rural resté quasiment inchangé depuis l’époque où Balzac y séjournait jusqu’en 1848.
Ce village, à l’âme artistique, a vu passer des figures telles que Jo Davidson, Louis Rollet, Ray Sutter, ainsi qu’Alexandre Calder, célèbre pour ses mobiles aux disques colorés. L’une de ses œuvres trône d’ailleurs sur la place de la mairie, face à l’Auberge du XIIe siècle, tel un phare terrestre.

valesne et balzac
Le roman de Balzac “Le Lys dans la vallée” se situe sur les bords de l’Indre, entre Saché et Pont-de-Ruan.
L’héroïne, Madame de Mortsauf, habite un château situé sur la rive droite de l’Indre, à Clochegourde. Ce château est à l’emplacement du château de la Chevrière mais se présente sour l’architecture du manoir de Vonnes, à quelques kilomètres de là. On peut apercevoir le Château de la Chevrière et le Manoir de Vonnes de l’autre coté de l’Indre.

Le héros, Félix, qui tombe amoureux de Madame de Mortsauf, habite chez des amis au château de Frapesle. Il s’agit du Château de Valesne.
La description qu’en donne Blazac est assez exacte (il parle notamment de la tour centrale). A l’époque où venet Balzac, le château de Valesne était presque abandonné. Seuls des métayers y vivaient. Le parc était un parc paysager, fait de pelouses et de bouquets d’arbres. Une terrasse sur le côté nord permettait d’apercevoir l’Indre, les vignes qui tapissaient les côteau ainsi que le chateau de la Chevrière. A l’emplacement du miroir d’eau se trouvait un potager clos de murs.
Balzac a appelé Valesne du nom de Frapesle en hommage, pense-t-on, à la propriété d’une de ses amies, Zulma Carraud, qui se situe près d’Issoudun dans l’Indre.

Frapesle en réalité
Frapesle est vraisemblablement une tranle conte drolatique La Pucelle de Thilouze.
Honoré de Balzac
Falesne
Frapesle est vraisemblablement une transposition du château de Valesne.
Balzac songeait d’abord à l’appeler Falesne avant de s’arrêter sur Frapesle.
Autres apparaitions
Le château de Valesne apparait dans d’autres textes de Balzac : Voyage de Paris à Java et dans le conte drolatique La Pucelle de Thilouze.
Le nom
La première partie du manuscrit du roman désigne ce château sous le nom de Falesne qui devient Frapesle dans les placards, en hommage sans doute à Zulma Carraud, amie de Balzac qui possède une demeure à Issoudun du même nom.
Clochegourde
On considère que Frapesle s’inspire de l’emplacement du château de Valesne et que Clochegourde s’inscrit dans l’environnement du château de La Chevrière : les deux châteaux réels se font effectivement face, situés tous deux de part et d’autre de l’Indre. Néanmoins, Balzac situe ses châteaux fictifs à une moindre distance que les châteaux réels puisqu’il imagine les personnages se voyant d’un lieu à l’autre, ce qui est impossible de Valesne à La Chevrière.
La Pucelle de Thilouze
Cette nouvelle fait partie des Contes drôlatiques dont plusieurs sont localisés en Touraine. C’est le conte drolatique qui se déroule sur la commune de Saché et à proximité. Si plusieurs lieux sont évoqués (Thilouze, Valesne, Saché ou Villaines), ils ne sont pratiquement pas décrits.
Le seigneur de Valesnes, lieu plaisant dont le chasteau n’est point loing du bourg de Thilhouze, avoyt prins une chétifve femme, laquelle, par raison de goust ou de desgoust, plaisir ou desplaisir, maladie ou santé, laissoyt ieusner son bon mary des doulceurs et sucreries stipulées en tous contracts de mariaige.
–
Et là-dessus elle sortit du paouvre logiz de son parent, et vint au chasteau de Valesnes, pour y servir la dame, qui la treuva fort iolie et à son goust.
Quand ceulx de Valesnes, Saché, Villaines et aultres lieux, apprindrent le hault prix donné de la pucelle de Thilhouze, les bonnes femmes de mesnaige, recognoissant que rien n’estoyt plus prouffictable que la vertu, taschèrent d’élever et nourrir toutes leurs filles pucelles ; […].
Voyage de Paris à Java
Ce texte, récit de voyage fictif paru en 1832, évoque Java. Mais l’élément déclencheur, ce qui va amener le voyageur à partir, se situe en Touraine, à hauteur du château de Valesne dans la vallée de l’Indre.
Un jour, en novembre 1831, au sein d’une des plus belles vallées de Touraine, où j’avais été pour me guérir de mon idée fixe, et par une ravissante soirée où notre ciel avait la pureté des ciels italiens, je revenais, gai comme un pinson, du petit castel de Méré, jadis possédé par Tristan, lorsque je fus arrêté soudain, à la hauteur du vieux château de Valesne, par le fantôme du Gange, qui se dressa devant moi !… Les eaux de l’Indre s’étaient transformées en celles de ce vaste fleuve indien. Je pris un vieux saule pour un crocodile, et les masses de Saché pour les élégantes et sveltes constructions de l’Asie… il y avait un commencement de folie à dénaturer ainsi les belles choses de mon pays : il fallait y mettre ordre. Alors, tout fut dit. Je résolus de partir, malgré la rigueur de la saison, pour mon voyage dans les possessions de leurs majestés hollandaise et britannique. Avec une impétuosité toute chinonaise, je me rendis immédiatement à Tours, montai dans la diligence, et courus prendre les commissions de deux amis qui se trouvaient sur ma route. Je voulais m’embarquer à Bordeaux, me fiant sur le célèbre principe : Tout chemin mène à Rome !